“Quelles sont les plus importantes recherches que vous avez menées en terme d’écologie ?Jeanne Gang : L’enjeu principal est de favoriser la biodiversité dans les villes, par exemple en imaginant des rooftops qui soient des habitats biodivers. Nous devons passer à l’action et concrétiser nos idées. C’est pourquoi il y a cinq ans, nous avons fabriqué notre propre jardin biodivers sur le toit de notre studio de Chicago. Et depuis, chaque année, nous mesurons avec des spécialistes (écologues, ornithologues…) le nombre d’espèces qui habitent notre toit. Au départ, nous en comptions 50 ; aujourd’hui, nous sommes arrivés à 90. Ce projet pourrait être étendu aux toits des immeubles autour de notre studio car ces créatures sont essentielles à notre survie.
Dans votre livre, vous parlez beaucoup du mouvement, que l’on perçoit dès la couverture, composée de lignes courbes gravées en relief. Comment relier mouvement et architecture, par essence immobile ? En français, le mot immeuble se traduit « immovable » en anglais, c’est à dire impossible à bouger. Depuis toujours, mon idée est de rajouter du mouvement, parce que le mouvement, c’est la vie. Par exemple, le projet que l’on avait dessiné pour la tour Montparnasse reprenait visuellement cette idée. D’autres projets constituent, eux, une réponse à la mobilité de la nature, du soleil… Leur immobilité est en interaction avec le mouvement.”